Contrairement à une idée répandue, peut-être popularisée par la mort de Marat peinte par Jacques-Louis David, ou par le portrait présumé de Gabrielle d’Estrées (img 2) ou celui de Diane de Poitiers (img 3), les représentations de cuves utilisées pour le bain médiéval ne montrent qu’exceptionnellement un drap protecteur disposé dans l’eau à l’intérieur de la cuve.
Soit que le bois fût bien travaillé et ne présentât pas d’écharde, soit qu’on se moquât alors des échardes[01]une remarque de la part du tonnelier « Art et tonneaux » précise que « Pour fabriquer une baignoire étanche, on utilise du bois droit de fil… Donc aucune écharde… » . Un article consacré aux cuves à bain du XIII° ici, on ne voit pas de drap systématique. Il est au contraire exceptionnel, voire rarissime.
D’ailleurs, si l’on sait si bien que les douves des cuves à bain étaient cerclées de bois, c’est également parce que l’on voit parfaitement l’extérieur des cuves, qui n’est pas masqué par des pans de tissu.
Ce qui est beaucoup plus courant en revanche, c’est un dais couvrant le bain (img 6, 7, 8), coloré ou non, doublé ou non. Certaines scène très détaillées montrent également la présence d’un marchepied pour aider à enjamber la cuve (img 6, 7, 8).
Sur un corpus d’environ trois cent représentations de cuves de bains, de toutes tailles (y compris pour baigner des enfants), toutes régions confondues (France, Angleterre, Allemagne…) et sur une période courant du XIII°s au XV°s, l’on trouve essentiellement (à 95%) des cuves de bain dépourvues de ces draps immergés.
Même lorsqu’un dais coiffe la cuve pour en préserver la chaleur sinon l’intimité (img 6, 7, 8), le drap interne n’est qu’exceptionnellement présent. Il ne semble pas non plus lié à la richesse du lieu (img 4,8).
Les rares draps intérieurs figurent tous sur des représentations du XV°s, je n’en ai pas trouvé d’antérieur.