Le tissu d’or est probablement l’une des plus grandes pièces antiques retrouvées à ce jour. Il est fabriqué à l’aide de fils constitués d’une âme en matière textile autour de laquelle s’enroulent des lamelles en or. Fortement dégradé par les infiltrations répétées à l’intérieur du cercueil, il ne présente aujourd’hui quasiment plus de matière organique et seuls les fils d’or sont conservés. Certains échantillons sont d’une extrême finesse avec 100 fils par centimètre (soit un diamètre de 100 microns par fil) et des lamelles d’or d’environ 300 microns de large). Ces fils d’or témoignent d’un tissu luxueux réalisé avec précision et minutie. La présence de motifs curvilignes indique l’utilisation de la technique de la tapisserie, les bandes de tissu en fil d’or étant incorporées à une étoffe teinte à la pourpre. Les motifs qui apparaissent sur ces bandes sont toujours en cours d’analyse. Ils dessinent des éléments géométriques et courbes correspondant probablement à un thème végétal et floral.
Étiquette : tissu
La blancheur du lin ?
Il s’agit de condenser dans ce billet une réflexion et des réponses parues dans un fil facebook[01]https://www.facebook.com/Mediaephile/posts/407036518091688 à propos d’un récent engouement, dans le hobby de la reconstitution XIII° s., pour le lin « non blanchi » à destination de vêtements d’individu de rang social modeste. Linum usitatissimum Le lin …
Nommer et décrire les soieries façonnées
« Nommer et décrire les soieries façonnées. Apports et limites d’une comptabilité princière L’exemple de la cour de Savoie à la fin du Moyen Âge Nadège Gauffre Fayolle https://doi.org/10.4000/ceroart.7742 « Pour qui s’intéresse à la consommation de soieries d’une cour princière, il est indispensable de connaître le vocabulaire lié à ces étoffes …
Et ma meilleure robe…
« Et ma meilleure robe, pour elle vestir » : les legs de vêtements dans les testaments de l’élite parisienne à la fin du Moyen Âge
Mathilde Denglos
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03290670
Ce mémoire porte sur les vêtements dans les documents de succession. Il s’agit d’étudier un moment où le vêtement change de statut, devenant à la fois réserve de valeur lors de la prisée, puis marchandise prête à être vendue aux enchères, s’il n’est pas légué. Il peut aussi être transformé en don, en faisant partie des legs de vêtements, une autre forme de transferts, voire de remploi du vêtement. L’idée est alors de s’intéresser au contenu des inventaires et des testaments en termes de vêtements, avec un intérêt plus poussé pour les testaments, afin de voir si cela nous permet de dégager des tendances, des éléments particuliers sur les pratiques entourant ces legs de vêtements. Si les travaux sur l’histoire du vêtement sont relativement nombreux et variés, le sujet des legs de vêtements semble avoir été laissé de côté, comme nous le verrons dans la première partie du mémoire. Le corpus étudié nous permettra de nous intéresser aux pratiques de legs de vêtements de l’élite parisienne de l’époque, une élite citadine donc, constituée de parlementaires, de nobles, de bourgeois, de chanoines, etc. Leurs dispositions testamentaires s’étalent entre 1391 et 1451 et figurent dans les testaments enregistrés au Parlement de Paris sous le règne de Charles VI. La première partie aborde divers éléments de définition permettant de structurer plus précisément le sujet de l’étude et la façon d’étudier le corpus de testaments. La seconde étudie la place des legs de vêtements dans les testaments ainsi que les types de vêtements qui sont légués. Enfin, la troisième partie évoque plus précisément aux légataires de ces vêtements, à leur statut ainsi qu’à leurs liens avec les testateurs et les testatrices. L’objet de ce travail est donc de tenter de comprendre ce que peuvent signifier les legs d’un objet si particulier qu’est le vêtement.
Une mode monochrome pour l’élite au XIII° s. ?
Le petit milieu du hobby centré sur le XIIIe siècle en France a connu une légère agitation lorsque des débutants demandant des conseils se sont vu conseiller de composer l’intégralité de leur tenue dans un seul et même coupon. L’argument avancé était en substance : « c’est du dernier chic. Lorsqu’on …
Une même longueur de robe pour toutes ? (partie 2)
(ce billet fait suite à Une même longueur de robe pour toutes ? (partie. 1) ) Changeons de siècle, quittons le XIII° s. Les scènes du quotidien ne sont pas si courantes dans les peintures ; ces scènes sont précieuses pour nous mais les personnes auxquelles les manuscrits ou les …
Une même longueur de robe pour toutes ? (partie 1)
Commençons par un coup d’oeil sur le XIII° siècle La quantité d’étoffe impliquée dans un vêtement pourrait être utilisée comme révélateur de la position sociale. Pas à elle seule, mais elle permet d’aider à situer la personne vêtue sur l’échelle sociale en vigueur. Plus on est riche, plus …
Aisance et ampleur des vêtements
Une seule ampleur pour tous ? «Ampleur [ãplœ:ʀ] : caractère de ce qui est ample[01]http://www.cnrtl.fr/definition/ampleur (à ne pas confondre avec amplitude[02]http://www.cnrtl.fr/definition/amplitude ) ». Les vêtements remplissent plusieurs fonctions : notamment, ils protègent des intempéries, éventuellement du regard et ils affirment l’appartenance à un groupe. Si vous travaillez, ils doivent …
Madame Arnolfini
Le tableau (fig. 1), qui n’est pas bien grand (environ 82,2 × 60 cm), a été peint à l’huile sur bois vers 1434 (la date fait partie du tableau) par Jan van Eyck ; il est conservé à la National Gallery de Londres. Ce double portrait, dit des « époux …