Un étui à aiguilles suédois du XIV° s.

Voici un étui à aiguilles en cuir retrouvé à Uppsala (Suède) lors de fouilles effectuées en 1975. Les chaussures retrouvées dans la même couche permettent de le dater du XIV° s.

Il s’agit d’un objet composite en cuir (dont la nature n’est pas précisée) et en étoffe de laine.

Un triangle prolongé d’une sangle, constitué d’une seule pièce repliée sur elle même est cousu sur un côté autour d’un morceau de laine (img 1, 2).

Image 1 – Partie interne de l’étui. Photo Isak Ekberg
Image 2 – Intérieur de la partie interne de l’étui, avec la laine . Photo Isak Ekberg

Un trapèze (ou triangle tronqué) constitué de deux pièces réunies sur les côtés enserre le petit triangle et coulisse le long de la sangle (img 3).

Image 3 – Partie externe de l’étui à aiguille. Photo Isak Ekberg

 

 

Le cuir de la partie externe est décoré sur une face (img 4).

Image 4 – Face décorée de la partie externe . Photo Isak Ekberg

 

Bien que relativement complet, cet étui n’est pas véritablement fonctionnel en l’état, il laisserait tomber les aiguilles, qui ne seraient pas pratiques à piquer dans le reste d’étoffe. Il faut envisager un prolongement au bas du triangle, qui servirait à la fois à obturer l’étui pour éviter que les aiguilles ne tombent trop facilement, et à la fois de prise pour tirer sur la coulisse et dégager la partie interne de l’étui.

Les dimensions indiquées sur le site du musée ne me semblent pas très claires :
Longueur 88 mm (article 1)
Largeur 40 mm (article 1)
Longueur 215 mm (Sangle) 
Mieux vaut se reporter aux mires placées à côté des objets sur les photos.

 

Image 5 – Croquis montrant l’assemblage des deux pièces et les coutures . Photo Isak Ekberg

 

L’extérieur de l’étui montre des points de couture « sellier », l’intérieur de l’étui a été assemble avec une couture simple.
Le feston horizontal dessiné sur le croquis technique (img 5) permet de supposer qu’une autre pièce – disparue – y était cousue.

Il faut comparer cet outil à des objets utilisés encore récemment par les peuples nomades du de Scandinavie (les Samis, anciennement Lapons) pour en comprendre le fonctionnement. Des étuis à aiguilles rigides en bois de renne sont conservés au musée Nordiska museet (img 6, 7).

Image 6 – Etui à aiguille Sami. Photo Nordiska museet
Image 7 – Etui à aiguilles Sami. Photo Nordiska museet

Le dispositif de préhension pour extraire la partie interne, est bien visible, ainsi qu’une grosse perle sur l’attache, permettant de verrouiller la sangle par friction.

Ces objets de musée étant peu manipulables, les photos montrant l’intérieur sont rares mais parfois disponibles sur des sites de vente aux enchères. On constate alors que les précieuses aiguilles sont bien sécurisées et ne tomberont pas spontanément de l’étui (img 8) : une portion de feutre est cousue sur la languette en cuir reliée à la lanière, les aiguilles sont plantées dans la portion de feutre, la languette est roulée sur elle-même avant d’être sécurisée dans l’étui rigide.

Image 8 – Site d’enchères
Image 9 – Site d’enchères

Pour l’étui en cuir d’Uppsala, on peut envisager une languette de cuir prolongeant le triangle interne, et sur laquelle de la laine sera fixée. Cette extension  porte-aiguilles pouvant être rabattue sur le triangle,  les aiguilles seront (relativement) sécurisées une fois le triangle tiré à l’intérieur du trapèze externe.
Cette partie étant manquante, beaucoup d’autres possibilités sont envisageables.

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